Après avoir explicité les 3 niveaux « âme, esprit, et corps » dans un article précédent, explicitons les écrits des philosophes à partir de cette grille et de leurs croyances non-spirituelles.
Nous parcourons les pensées de 4 philosophes grecs polythéistes, de 3 chrétiens monothéistes et de 7 « post-chrétiens » plutôt athées.
Quatre philosophes polythéistes
Chez les grecs, quand une personne gagne ou perd à la guerre, cela vient de son Dieu, plus fort ou moins fort que celui d’en face. La question principale est la polémique artificielle entre les niveaux « corps » et « esprit » ou « Sensation » et « Croyance ». Voici les réflexions de 4 philosophes célèbres :
- Pour Socrate « connais-toi toi-même » car « La réponse est en toi ». Bref, la connaissance est totalement niée, ce n’est qu’une question de croyances et de jugement sur soi.
- De même pour Platon, pour qui « tout est idée » et qui croit aussi en l’âme et la réincarnation. « Le corps est le tombeau de l’âme ».
- Avec Aristote vient la polémique entre ce qui est le plus important, l’idée ou l’expérience. Notons qu’Aristote s’est trompé sur la gravité, pensant qu’un corps plus lourd tombe plus vite qu’un corps plus léger.
- Enfin, Épicure semble mettre un peu de bon sens en déclarant que les dieux ne sont pas à craindre et qu’il existe un lien entre les idées et l’expérience.
Ce qui ne sera plus la même tendance avec l’arrivée du Dieu de Moïse ou de Jésus, le début de la peur de Dieu.
Trois philosophes chrétiens
Avec les philosophes chrétiens vient le monothéisme, le bien et le mal, et un grand écart entre connaissance et croyances religieuses.
- Je réfléchis (donc je suis) et je dois accepter que Moïse et Jésus ont accompli des miracles, qu’il existe un homme sur terre qui n’a pas eu de papa et qui a ressuscité ? Comment faire ?
- Si Dieu est tout puissant, où est mon libre arbitre ? Surtout si le péché originel, le bien, le mal et le jugement dernier existent.
Voici les réponses de quelques philosophes chrétiens, adeptes du grand écart entre le monde réel et le monde mythique.
- Pascal fait un pari. C’est simple et cela n’engage à rien. Je fais le pari que le Dieu chrétien existe.
- Pour Saint Augustin il suffit de croire pour comprendre et « Dieu est l’ultime juge de nos péchés« . Si c’était aussi simple…
- Pour Descartes, Dieu est l’infini : « J’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même« .
Sept philosophes post chrétienté
Comme le Dieu chrétien est remis en question, les philosophes suivants rejettent toute spiritualité… et joie de vivre. Le monde devient alors pessimiste et sans espoir.
Le cas Spinoza
Spinoza est, à mon avis, le premier à avoir remis en cause le dogme de la Bible à ses dépens et de ses miracles en disant « il n’existe ni bien, ni mal dans la Nature« . Il insiste aussi sur les sensations et le corps en déclarant « le désir est l’essence de l’homme« . Exclu de la communauté juive, il devint polisseur de verres et ses œuvres ont été jugées blasphématoires.
Annoncer la catastrophe
Les philosophes ont alors philosophé sur les sensations, les croyances et « Dieu », en étant de plus en plus pessimistes. Comme le dit HG Wells : « L’histoire est une course entre l’éducation et la catastrophe ».
- Kant pose des questions sans apporter de réponses. Pour lui, il est beau et digne de savoir ou de croire, mais pas de mélanger les deux.
- Hegel déclare « ce qui est rationnel est réel« . Il confond donc expérience et connaissance.
- Kierkegaard est tout aussi optimiste « Exister, c’est éprouver l’angoisse« .
- Nietzsche passe tout au Karcher, « Dieu est mort », « la science est à détruire » et « notre existence est tragique« . Atteint de la syphilis, il est devenu fou et s’est suicidé.
- Freud n’est pas plus pacifique et optimiste. Pour lui, « nos pulsions sont destructrices » et le fils veut tuer le père. Atteint d’un cancer de la mâchoire, il continuera à fumer le cigare.
- Et pour son disciple Sartre, « l’enfer, c’est les autres« .
Bref, passons à la question essentielle, quel est l’objectif de la philosophie ? En tout cas, pas à se sentir mieux.
A quoi sert donc la philosophie ?
Nous voyons que la confusion règne dans l’esprit des philosophes à propos de chaque niveau de réflexion, « âme, esprit et corps ».
Différencier religion et spiritualité
La spiritualité, croyance en un au-delà bienveillant, sans bien ni mal, et en une connexion bénéfique entre les êtres, n’a rien à voir avec un Dieu tout-puissant vengeur qui se place au-dessus des hommes, qu’il faut adorer avant de s’occuper de son prochain. La philosophie ne peut aider à être en paix avec autrui car elle n’est ni personnelle, ni spirituelle.
Différencier croyance et connaissance
Aristote parlait de la gravité, Galilée a fait l’expérience. La philosophie est, avant tout, un ensemble de croyances à propos de tout et de rien, de réflexion sur la réflexion. Elle ne fait pas avancer la science, tout comme une quelconque religion. Comme le conseille Colin Campbell, posez-vous trois questions pour évaluer une allégation :
- Est-ce vrai ?
- Est-ce toute la vérité ?
- Est-ce important ?
Vous pouvez faire de même pour toutes ces assertions. Lire l’interview de Jean Bricmont, auteur d’Imposture intellectuelles.
Différencier émotion et intuition ou phénomène
La philosophie confond émotion (appelé aussi désir ou passion) et intuition, c’est à dire un phénomène de la nature sur lequel il est possible de s’appuyer comme dans le cas du pendule intérieur. Elle parle de philosophie sans jamais donner d’exemples. Elle n’aide pas à être en paix avec son passé car elle n’a aucune réflexion sur l’origine des émotions (pensée ou besoin) et ne s’appuie sur aucun phénomène physique tel que l’EMDR pour aller mieux.
En conclusion
Ainsi, la philosophie reste dans le domaine de théories sans aucun aspect pratique. Elle est inutile pour être en paix avec sa mort, ne fait pas avancer la science et n’aide pas à se sentir mieux dans son corps. A mon avis, elle sert uniquement à se sentir en vie en discutant du sexe des anges, à prouver que l’on existe au vu et à la lecture d’autrui. Elle est dialectique et non phénoménologique, c’est-à dire considère a priori qu’il y a un pour et un contre. Êtes-vous pour ou contre la gravité ? Pour ou contre le champ magnétique ? Ces questions n’ont aucun sens ; il suffit de faire l’expérience, d’étudier le phénomène et non de passer des heures à réfléchir dessus.
Dans un prochain article, j’aborderais les concepts abordés par la philosophie.
Pour aller plus loin
- Sapiens : Une brève histoire de l’humanité de Yuval Noah Harari. Une vue de l’humanité iconoclaste et pleine d’humour. Il montre l’influence du manichéisme (le bien et le mal, Dieu et le Diable) dans la Bible.
- Les Dix Philosophes incontournables du bac philo de Charles Pépin, le pour et le contre sur 10 philosophes.
- Les secrets de la matière d’Etienne Klein, un chercheur philosophe.
- Vous voulez rire, monsieur Feynman ! de Richard Feynman, un chercheur a-philosophe pédagogue et plein d’humour.
Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.
Rétroliens/Pings