J’avais rêvé d’une croisière au milieu des glaciers alors… pourquoi ne pas aller en Patagonie au Chili ?

Ce fut une expérience riche en efforts physiques… avec une pointe de 2900 kcal pour l’ascension d’un volcan.

Un peu d’histoire : indépendance, guerre du Pacifique et Pinochet

Quand les espagnols, en particulier Pedro de Maldivia, ont envahi le Chili en 1536, des tribus du sud, les Mapuches leur résistèrent, tout comme ils avaient résisté aux Incas. Ils sont aujourd’hui environ 1M d’habitants sur les 17 que compte le Chili et vivent principalement en Patagonie.

En 1879, Chili et Bolivie, appuyée par le Pérou, sont en guerre pour la guerre du guano et du salpêtre. Pour assoir la neutralité de l’Argentine, le Chili cède une bonne partie de la Patagonie et fait appel à des colons allemands.Le 21 mai, le Chili perd la bataille d’Iquique où le jeune Arturo Prat meurt à 31 ans et devient héros national avec sa statue sur la place principale de Valparaiso.

Le Chili est vainqueur de cette guerre du Pacifique et gagne le désert d’Atacama au Nord. Ce gain au Nord et cette perte à l’Est fait que le Chili est comme une bande de terre de 750 000 km2 de 4 300 km de long et de 90 à 400 km de large aujourd’hui.

Élu démocratiquement en 1970, Salvadore Allende est renversé par Pinochet qui bombarde le palais de la Moneda en 1973. Pinochet restera au pouvoir jusqu’en 1990.

Enfin, vous ne pouvez visiter le Chili sans que l’on vous rappelle le grand poète Pablo Neruda, prix Nobel de littérature en 1971, soutien d’Allende et qui mourut 12 jours après le coup d’état de 1973 et la mort d’Allende. Le premier prix Nobel de littérature d’Amérique Latine fut attribué à Gabriela Mistral en 1945. Vous pouvez visiter son université à Santiago.

Les dépenses, 2000 euros en 3 semaines

Hors vol Paris Santiago, que j’ai payé 800 euros avec la KLM, j’ai dépensé 100 euros par jour environ : 500 euros en vol intérieur, 250 euros en bus et taxi, 650 euros en hôtel et Airbnb, 500 euros en loisirs et 250 euros en nourriture. J’ai changé 400 000 pesos à Santiago à 750 pesos l’euro.

Je vous conseille fortement d’acheter une puce téléphonique locale et, si vous avez un téléphone double Sim, c’est encore mieux. Je me suis trouvé coincé à Punta Arenas sans pouvoir acheter un ticket de bus pour Puerto Natales. J’ai du l’acheter sur Internet avec un code de confirmation envoyé par SMS par la banque française et demander à une hôtesse un trombone pour pouvoir insérer ma sim française.

Forte chaleur, parcs et glaces à Santiago **

Arrivé à Santiago, j’avais réservé à Providencia, à l’hôtel Intiwasi, à 50 dollars la nuit sans petit déjeuner que je ne vous conseille pas vraiment. A mon retour, j’ai logé à La casona hôtel pour 21 dollars avec petit déjeuner. Il est au centre de Santiago et j’ai beaucoup apprécié.

Il devait faire plus de 30 degrés à Santiago et j’ai fait la connaissance de Valentino, qui parle très bien le français, lors d’un free walking tour en espagnol (rendez-vous sur la place des Armes en face de la cathédrale) et fait un tour à 25 000 pesos en vélo d’une heure environ avec la bicyclette verte locale.

Dans les deux cas, un arrêt glace s’est imposé. Je vous conseille Emporio la Rosa avec sa glace au chocolat et à l’orange.

Sinon, Santiago est riche de ses parcs : Santa Lucia, situé au milieu de la ville et Cerro San Cristobal, situé à la périphérie et surplombé d’une vierge veillant sur Santiago. J’ai fait la montée à pied car j’avais la flemme de prendre un funiculaire. Ce fut mon premier effort physique, 200 mètres de dénivelé et 600 kcal de consommées en deux heures. En descendant vers Pedro de Valdivia, de nombreux cyclistes font la montée vers la Vierge.

A Santiago, j’ai déjeuné à El Encuentro Peruano, un très bon rapport qualité prix, qui ouvre à 12h30 et le soir à Don Simon à Bella Vista où j’ai surtout dégusté la bière locale que je préfère, la Torobayo. Avant d’aller à l’aéroport, téléchargez votre carte d’embarquement. Vous ne pouvez pas l’imprimer sur place.

Froid, pluie et soleil au parc Torres del Paines ***

Arrivé à Punta Arenas en avion à 100 euros y compris les bagages, j’ai pris le bus à 7 900 pesos pour aller à Puerto Natales en réservant sur place sur Internet. J’avais réservé 3 nuits au parc : une nuit à Grey et deux nuits à Paine Grande, à l’ouest du circuit W. J’ai eu de la chance car la partie est, dont le chemin vers la base Torres, était fermée pour cause d’inondation. Et j’avais réservé une randonnée AR de Puerto Natales vers Base Torres dans la journée, ce qui évite de réserver un logement dans le parc. J’avais tenté une croisière vers le Serrano avec l’agence 21demayo. Mais le bateau a fait demi-tour pour cause de vents violents.

A Puerto Natales, j’ai couché en dortoir à 4 à We are Patagonia Backpackers et j’ai adoré. Le petit déjeuner est correct et les rencontres entre randonneurs fort agréables. J’y ai fait la connaissance de Lloyd et de son site de voyage Onfourfeet.

Premier jour de pluie *

Parti de Puerto Natales à 7 heures avec un bus réservé la veille , je suis arrivé au parc où il faut payer 21 000 pesos pour 3 jours dans le parc. Vous pouvez rester autant de temps que vous voulez dans le parc. Par contre, si vous sortez, vous devrez repayer si vous avez dépassé les 3 jours.

Après être monté dans le catamaran (30 000 pesos AR) à partir de Pudeto, je suis arrivé sous la pluie à Paine Grande, et reparti plein d’allant sous la pluie vers le camp Grey.

Après 4 heures et 1700 kcal, je suis arrivé complètement trempé, empanado, au refuge Grey. Mes papiers, planqués dans ma banane sous ma veste, étaient trempés, dont mon retour au catamaran et ma réservation vers Base Torres. L’eau était parvenue à ses fins par capillarité. Je vous conseille vraiment de mettre vos papiers dans un sac étanche. Tente montée, il ne me restait plus qu’à échanger avec les autres campeurs, français, allemands ou locaux, dans le refuge à l’abri de la pluie… avant de retourner dans la pluie et le froid (à des températures négatives) sous la tente (la petite à gauche).

J’avais emmené tente, sac de couchage et matelas mais pas de nourriture. J’avais pris l’option de prendre le petit déjeuner et de jeûner dans la journée. Vous n’êtes pas obligé de faire pareil. Je jeûne un jour par semaine et j’y suis habitué.

Deuxième jour de super beau temps ***

Le lendemain matin, beau soleil et petite balade de 10 mn vers le nord et le glacier Grey. Et c’est tout simplement magnifique !

Retour de 4 heures et dépense de 1600 kcal vers le refuge Paine Grande où le vent de Patagonie s’est mis à souffler. Heureusement que mon double toit a bien tenu cette nuit…

Troisième jour mitigé

Mi pluie, mi soleil… Que faire ? J’ai tenté vers l’ouest, et c’était coupé. Alors cap vers l’est, vers le val Frances. Balade de 5 heures et 2200 kcals pour admirer les Torres et une autre moraine et retour à Paine Grande, sa nuit et son catamaran.

Des personnes sont restées sur le quai, alors faites la queue un peu en avance au catamaran.

La croisière s’amuse au milieu des glaciers ***

De retour à Puerto Natales, j’ai contacté Wcircuit auprès de qui j’avais réservé l’ascension des tours et ils m’ont confirmé que c’était fermé. J’ai foncé… en face chez 21demayo pour me réinscrire à la croisière à 95 000 pesos et ce fut vraiment super. Un petit tour pour admirer une moraine, déguster un cordero et un carmenere dans une propriété locale et retour de la croisière. Un vrai plaisir sans vraiment dépenser de calories, plutôt le contraire.

Marché de poisson à Puerto Montt *

J’ai repris l’avion à 100 euros via Punta Arenas pour atterrir à Puerto Montt dans un endroit fortement à déconseiller, Hospedaje Sandra, mais où j’ai fait la connaissance d’une madrilène vivant à Santiago. Nous avons visité le port avant de déjeuner ensemble au Pa Mar Adentro, un peu cher, mais délicieux et bien arrosé.

Vélo à Puerto Varas *

Après avoir pris un bus local à 900 pesos pour aller à Puerto Varas, j’ai séjourné dans un Airbnb, chez Francisco Fuenzalida, que j’ai beaucoup apprécié. J’ai loué un vélo chez Austral bikes, situé un peu loin du centre et pédalé plus de 100 km pour admirer les chutes de Saltos del Petrohue qui ne présentent pas un grand intérêt, même si l’entrée est à 4000 pesos. Par contre, j’ai dégusté un « cafe y Kuchen » sur le chemin chez un descendant d’allemands.

J’ai beaucoup apprécié le lendemain, une journée en VTT avec Austral Bikes dans les bois de Las Tranqueras avec bière à l’arrivée avec Juan Pablo, notre guide VTTiste.

J’ai aussi craqué sur le lomo de Costumbrista, un délice. J’ai ainsi récupéré les calories perdues, 1900 kcal pour les 110 km et 1000 pour les 3,5 heures de balade. Après trois jours à Puerto Varas, j’ai pris un bus de jour à 61 400 pesos pour Pucon et le bus de nuit vers Valparaiso. Je vous conseille de prendre les billets 2 jours à l’avance quand vous pouvez car les bus étaient pleins.

Pucon et la superbe ascension du volcan Villarica ***

Arrivé chez les français French Andes 2, qui a des chambres minuscules et un jardin superbe, l’agence Aguaventura, que je recommande, me propose de faire l’ascension du volcan pour le lendemain : 1000 mètres d’ascension en 4 heures et 2 heures de descente. C’était vraiment génial. Nous étions 7 randonneurs encadrés par 3 guides, dont René. Ils savaient nous guider ou nous attendre quand il fallait. On gagne une heure et 400 mètres en prenant le téléphérique. Le tout m’a coûté 2900 kcal et 94 500 pesos en payant par carte bancaire.

J’étais fatigué à l’arrivée et la descente en luge est vraiment superbe. Ce fut la surprise de ce voyage et je conseille vivement.

Le lendemain, location de vélo pour aller à Ojos del Caburga en passant par les restaurants Mapuche.

J’ai bien mangé, fait quelques dizaines de kms et demi tour avant d’y arriver car je commençais à fatiguer.

Le surlendemain, bus pour aller au parc Huerquehue : 4 000 pesos de bus plus 5 000 pesos de droit d’entrée du parc pour 4 heures de marche et vue sur 3 lacs, je ne conseille pas vraiment.

Je me suis dépêché et, au retour, j’ai fait un tour en catamaran sur le lac Caburgua à 5 000 pesos que j’ai bien apprécié. Rien à faire en entendant les blagues du fils de don. Le soir, bus vers Valparaiso.

La beauté de Valparaiso ***

Les contacts avec les locaux étaient très intéressants, bien que je ne comprenne pas toutes les subtilités et les abréviations du chilien. Je me suis promené dans Valparaiso, fait un tour à Vina del Mar et j’ai vraiment apprécié.

J’ai dormi à Casa Volante, à 50 dollars la nuit sans petit déjeuner, mais où il est possible de se faire son frichti. J’étais à l’annexe et c’est pas très top. Les installations sont vétustes mais j’ai eu une grande chambre avec radiateur, ce que j’apprécie vivement, surtout après la tente et le froid patagonien.

Les jardins de Santiago **

Retour en bus à Santiago pour me promener dans un parc et ne rien faire, sinon la dégustation de glace au Dulce del Leche ou le chocolat à l’orange, un sport national.

 

A boire et à manger

Le plus connu des vins du Chili est le Carmenere que j’ai plusieurs fois dégusté. La bière Torobayo fut ma préférée, souvenir des allemands. Peu de Cevice, mais le mouton de Patagonie et le lomo sont excellents…

  

En résumé : Puerto Natales, Villarica et Valparaiso

C’est un peu galère dans le parc Torres del Paine ; il faut réserver et vous n’êtes pas sûr de la météo. Beaucoup de personnes étaient plus contentes de leur séjour en Argentine, à Chalten et Moreno où les parcs sont gratuits. Par contre la balade en bateau à Puerto Natales, l’ascension de Villarica et la balade à Valpairaso sont un must. Se promener à Santiago dans ses parcs et ses glaciers est aussi très agréable, tout autant que la rencontre des chiliens et des autres routards….