La philosophie, une éducation violente niant les besoins personnels

La philosophie, une éducation violente niant les besoins personnels

Dans mes précédents articles, j’ai clarifié l’absence d’objectifs et de concepts de la philosophie. Dans cet article, je reformule le discours philosophique en fonction de trois axes : les besoins à satisfaire, la prise de décisions et la vie spirituelle.

ego

M’appuyant sur la CNV, je vais tenter de reformuler en « message je » quelques phrases célèbres et en déduire la philosophie de la philosophie.

Les besoins à satisfaire

Suivant la CNV, nous parlons toujours de nous-mêmes, exprimant une demande ou un merci à autrui. Voici quelques citations de philosophes célèbres exprimant leurs besoins de manière cachée et leur reformulation en « message-je », conceptualisé par Thomas Gordon.

Socrate : connais-toi toi-même.

Reformulation : j’aimerais pouvoir contribuer à ton bien-être mais je m’en sens incapable.

Aristote : que donc par nature les uns soient libres et les autres esclaves, c’est manifeste, et pour ceux-ci la condition d’esclave est avantageuse et juste.

Reformulation : j’aime être libre, même si c’est au détriment d’autrui.

Descartes : je pense donc je suis.

Reformulation : j’aimerais me sentir vivant, même quand je ne pense pas.

Spinoza : La tristesse est le passage de l’homme d’une plus grande à une moindre perfection.

J’aimerais me sentir vivant, même quand je suis triste.

Spinoza : l’amour est une joie, accompagnée d’une cause extérieure.

J’aimerais être heureux simplement, profiter de la vie même si je suis seul.

Hegel : dans la partie principale de l’Afrique, il ne peut y avoir d’histoire.

Je suis fier d’être allemand, cela donne du sens à ma vie.

Sartre : l’existence précède l’essence.

J’aimerais me sentir vivant sans avoir à justifier mon existence.

Sartre : nous n’avons jamais été aussi libre que sous l’occupation.

J’ai besoin de contraintes pour me sentir libre.

Kierkegaard : exister, c’est d’abord éprouver l’angoisse.

J’aimerais être en paix avec ma vie.

Nietzsche : celui qui sait commander trouve toujours ceux qui doivent obéir.

J’ai du mal à prendre des décisions. J’ai besoin d’ordre ?

Freud : l’anatomie, c’est le destin.

J’aimerais clarifier mes pensées. J’ai besoin de clarté.

Et maintenant, comment satisfaire ces besoins si vous acceptez de ne plus philosopher ?

Passer à l’action

Kant : que dois-je faire ?

J’ai du mal à prendre des décisions. J’ai besoin de donner du sens à ma vie.

Kant : raisonnez autant que vous voudrez et sur tout ce que vous voudrez, mais obéissez.

J’ai du mal à prendre des décisions. J’ai besoin d’ordre ?

Passons à la vie spirituelle

La vie ou la mort

Platon : Philosopher, c’est apprendre à mourir.

J’aimerais être en paix avec ma mort.

Michel de Montaigne : quelquefois, la fuite de la mort fait que nous y courons.

J’aimerais être en paix avec ma mort.

En conclusion

La plupart du temps, les philosophes s’apitoient sur leur sort sans passer à l’action. Ils ont du mal à parler simplement de leurs besoins de se sentir vivant, de donner du sens à leur vie, de prendre des décisions et d’être en paix avec leur mort. La philosophie est une éducation à l’encontre de la formulation des besoins personnels. Elle s’appuie sur des personnes incapables d’en parler simplement, paisiblement et de passer à l’action, en paix avec leur mort prochaine.

Pour aller plus loin

Un ouvrage simple sur la philosophie : Les Dix Philosophes incontournables du bac philo de Charles Pépin.
Un ouvrage sur le « message-je » Parents efficaces: Les règles d’or de la communication entre parents et enfants par Thomas Gordon.

Deux ouvrages sur les besoins :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.